Paris Print fair, l’éclectisme au rendez-vous

Jade Pillaudin, Le Quotidien de l'Art, March 29, 2023
Le Quotidien de l'Art  ∣  #2578 mercredi 29 mars 2023
Marché  ∣  p. 11
 
 
Paris confirme son rang de capitale du dessin
La semaine écoulée a vu coïncider quatre rendez-vous dédiés à la discipline. Derrière les locomotives que sont le Salon du dessin et Drawing Now, deux outsiders, DDessin et Paris Print Fair ont trouvé leur public.
 
 

Paris Print fair, l’éclectisme au rendez-vous

Sous les hautes fenêtres gothiques du couvent des Cordeliers, dans le 6e arrondissement, collectionneurs et curieux se sont déplacés en nombre dès le soir du vernissage de la Paris Print fair, qui pour sa deuxième édition a convié vingt exposants et attiré 2 000 visiteurs. Une belle progression constatée pour la jeune foire lancée l’an dernier par la Chambre syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau (CSEDT), parcourue aussi par des conservateurs du Metropolitan de New York et du British Museum, de passage à Paris pour le Salon du Dessin. « Tout l’objectif est de montrer la diversité de l’estampe, aussi bien en termes d’époques – du XVe au XXIe siècles – qu’en termes de tarifs : Nous voulons conserver un élitisme dans la qualité, tout en maintenant des prix accessibles, de quelques centaines à 100 000 euros », rappelle le galeriste et directeur Christian Collin, qui cette année avait tenu à intégrer à sa programmation les galeristes contemporains Lelong et Pasnic, nouveaux venus aux côtés de défenseurs des maîtres anciens (Rembrandt, Cranach, Dürer, Goya) chez Kunsthandlung H. H. Rumbler (Francfort) et Jurjens Fine Art (Amsterdam), de l’estampe japonaise (Bei der Oper, Vienne) ou des grands noms européens du XXe (Soulages et Vasarely chez Grillon). Une eau-forte d’un Manet pensif par Degas a séduit pour 100 000 euros chez Martinez D., tandis que Sarah Sauvin a cédé un Jacques Bellange à 15 000 euros. Chez Documents 15, Mireille Romand et sa collaboratrice Maud Spira ont fait recette avec des œuvres de Charles-Élie Delprat, Érik Desmazières ou encore Delphine D. Garcia. « L’estampe ne s’adresse pas qu’aux collectionneurs, elle s’adresse aussi aux découvreurs et aux clients occasionnels, parfois très jeunes, qui tombent amoureux d’une œuvre à moins de 100 euros, analyse Mireille Romand. Elle permet aussi à des personnes d’acquérir des artistes autrement inaccessibles. J’ai par exemple vendu une estampe de Sam Szafran pour 2 800 euros à une collectionneuse que je n’avais jamais vue, qui s’est ensuite rendue à la galerie pour d’autres achats. Nous sommes une jeune galerie de 11 ans : constater la diversité des publics qui se déplacent à la foire est quelque chose de formidable. »