Érik Desmazières, dans le monde parallèle de la gravure

Valérie Duponchelle, Le Figaro avec vous, Juillet 7, 2020

Le Figaro  ∣  #23604  ∣  7 juillet 2020

Le Figaro avec vous / Culture  ∣  p.28

 

 

ÉRIK DESMAZIÈRES,

dans le monde parallèle de la gravure

 

• Visite d'atelier • Ce fils d'un père grand voyageur aime le calme des bibliothèques et de l'étude. Il en restitue le charme immobile sur ses planches.

Une rue très commerçante du 14e arrondissement. Une porte cochère qui s’ouvre sur le vieux Paris des artisans. Une cour, puis une deuxième cour, dédale silencieux comme le décor de théâtre d’une ville en coulisses. Le long atelier sous verrière regarde l’ouest, depuis des générations de mains travailleuses. Machines au métal noirci, tables de travail recouvertes d’un beau vert émeraude, vieilles affiches savantes, casiers pour les planches et bibliothèque essentielle. Chaud l’été, froid l’hiver, ce qui gêne la morsure du métal par l’acide dans les bacs.

L’atelier d’Érik Desmazières y semble inscrit depuis la nuit des temps. Et pourtant, cela fait à peine plus d’un an que ce gentilhomme en tablier bleu marine, élu à l’Académie des beaux-arts dans la section gravure depuis 2008, s’y est installé, laissant dans son jus ce qui était un atelier de cours de gravure. Les presses qui composent le paysage d’un graveur sont lourdes comme des enclumes. Le rez-de-chaussée leur est destiné, par vocation.

 

 

Valérie Duponchelle

 

 

Dans l’atelier. Érik Desmazières graveur, René Tazé imprimeur. Une collaboration artistique 1978-2018, Galerie Documents 15.

Érik Desmazières, des mondes gravés, Musée Hospice Comtesse (Lille), Éditions Invenit, 2014.