Lucile Piketty est une artiste française, née en 1990 à Paris.

 

Diplômée d’un DMA en gravure à l’école Estienne en 2011, elle a ensuite étudié à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris où elle obtint une bourse d’échange d’un an à la Parsons School de New-York avant d’être diplômée de l’EnsAD en 2015.

 

Lauréate du prix de gravure Lacourière 2016, elle fut membre résident de la Casa de Velázquez - Académie de France à Madrid, en 2017-2018 avant de passer un an en résidence à la Cité internationale des Arts (Paris) en 2019.

 

Employant divers médiums et expressions de la gravure, Lucile Piketty croise les références à l’histoire de l’art, l’art populaire ainsi que sa propre expérience et ses souvenirs pour développer un univers en résonnance avec le monde qui l’entoure. Elle privilégie les techniques dites « directes » (gravure sur bois, lithographie, monotype, pointe sèche) qui conservent la dimension instinctive du dessin et constituent le prolongement de son geste.

Elle décline souvent ses sujets en série, où chaque image répond à l’autre, créant ainsi des histoires suspendues ; la figure humaine tenant une place essentielle dans ses compositions.

 

Lucile Piketty vit à Paris et y enseigne la gravure à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.

 

Mon travail vient de la nécessité de dessiner et de produire des images. Il résulte de l’observation constante de ce qui m’entoure, d’un travail de mémoire, d’analyse et d’interprétation. Extraits de tableaux, de fresques, d’images glanées sur internet et de photographies que je prends, ou souvenirs de la vie quotidienne, je collectionne toutes sortes d’images et d’objets qui m’affectent et m’inspirent, pour les réinvestir dans de nouvelles compositions en m’appropriant leur signification.

 

J’aspire à créer un univers à part, dans lequel chaque dessin, peinture et gravure dialoguent et forment un réseau où chaque image répond à l’autre et dont l’ensemble illustre une mythologie personnelle, un espace autre, une illusion.

Forêts et jardins sont les décors privilégiés de ces mises en scène car ils ont la particularité de nous maintenir « en dehors » de la ville, du monde, et de la réalité. Ils incarnent des hétérotopies et me fascinent en tant que motifs oniriques et fantasmagoriques, ambivalents et troublants. Ces décors, étant le fruit de mon imagination, l’action qui s’y déroule n’a alors lieu nulle part.

 

Mes modèles sont les femmes de mon entourage : mes sœurs, ma mère, mes amies. La figure féminine, omniprésente, revêt un caractère hiératique, elle est la principale protagoniste, la chimère d’une scène dont le spectateur n’a pas les codes.

De la planche de bois gravée, découpée, imprimée, à la plaque de métal mordue par l’acide, de la toile au papier, je me sers de divers médiums et support, à la recherche d’une dimension plastique et sensible à travers la matière.