Cécile Reims Franco-lituanienne, 1927-2020

Née en 1927 en Lituanie, Cécile Reims est décédée en 2020 en France.

Elle vivait et travaillait à La Châtre (Indre).

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Née le 19 octobre 1927 sous le nom de Tsila Remz, Cécile Reims grandit en Lituanie dans une famille juive traditionnelle.

Arrivée à Paris dès 1933, elle grandit très seule, sa famille ayant été victime de la rafle du Vel d'Hiv.

Élève de Joseph Hecht, elle découvre à 17 ans la gravure au burin, qu'elle pratique de façon assidue, en faisant un véritable mode d'expression libératoire.

Le désastre de la guerre fut déterminant pour elle : il fallait donner un sens à cette vie, devenue un privilège. Clandestine, elle s'engage en 1943 dans l'Organisation juive de combat afin de rejoindre la Palestine. Une grave atteinte de tuberculose la contraignit à un retour en France pour s’y soigner. Ce fut aussi un retour à la gravure qu’elle pratiqua dès lors avec la même exigence que son Maître.

 

Sa rencontre avec Fred Deux en 1951 lui ouvre un nouvel horizon : le dépassement de la réalité. L'art devient, dès lors, le fondement de leur couple. Très vite, ils quittent ensemble la vie parisienne afin de s’isoler à la montagne et de protéger leur santé.

Aux gravures d'interprétation figuratives et aux sujets très réalistes du tout début succède un œuvre qui reflète une vision du monde anthropomorphique, où la condition humaine se confond avec celle de l'animal dans une nature minérale et mélancolique.

La nécessité d’assumer le quotidien pousse Cécile Reims à délaisser momentanément la gravure pour le tissage à la main et l’écriture, principalement de poésie.

 

En 1966, le hasard lui fait croiser Georges Visat, l’éditeur de Hans Bellmer et des surréalistes. Visat était à la recherche d’un buriniste capable de graver des dessins de l’artiste sans trahir leur subtilité et sensibilité. Elle se lance dans la gravure d'interprétation et, entre 1967 et 1975, grave au burin et à la pointe sèche près de 250 dessins. Ce fut l’occasion pour elle de revenir à la gravure et de se révéler à elle-même.

Après la mort en 1975 de Hans Bellmer, Cécile Reims revient à une gravure personnelle, alternant avec les gravures d’interprétation des œuvres de son époux, Fred Deux, de Léonor Fini et d’autres artistes, puis exclusivement de Fred Deux. Leurs estampes sont généralement éditées en livres et recueils.

 

En 1985, le couple s'installe à La Châtre, en Indre, où ils resteront jusqu’à la mort de Fred Deux en 2015.

Cécile Reims y est restée jusqu'à sa mort en juillet 2020.

 

« L'œuvre de Fred Deux, quand j'y suis entrée, et pas seulement par le regard, m'a fait aller plus loin, plus profondément dans cette réalité irréelle que je pressentais et qui, à présent, à la fois double et infirme ce que mes yeux perçoivent. »

 

Les œuvres de Cécile Reims sont visibles au musée de l'Hospice Saint-Roch d'Issoudun, à la Bibliothèque nationale de France de Paris, au Musée Jenisch de Vevey (Suisse), ainsi qu’au Musée d'art et d'histoire du judaïsme de Paris.